Mon Intimité
Publié le 3 Septembre 2007
Comment veux-tu comprendre, être comprise quand toi-même tu es déboussolée de tout ce raffut ? Comment exprimer ce qui ne se voit pas, se touche pas,
ce qui paraît éphémère, artificiel, irréel ?
Tu baignes dans ton propre univers, personne ne peut y entrer, ni voir ce qui se passe à ta place. Désordre, casse, pourriture, ce lieu toi seul l'habite et tu fais en sorte qu'il ne soit pas vu
au grand jour, par pudeur, honte et sous peine d'être montré du doigt, regardé d'un mauvais oeil, rejeté comme un vulgaire parasite, la peur te poursuit.
Je déballe tout mon mal aise, la seule sortie en douce que j'ai trouvé, sans me faire mal davantage.
Ses mots en torturent plus d'un, renvoient à ce que vous fuyiez, ce que vous ne voudriez plus revivre ou même ne jamais ressentir. Une épidémie que vous voulez éviter, que vous jetez.
Je ne suis pas contagieuse. Ma souffrance n'est pas la tienne. Tu en fais ce que tu veux, je la dépose là, mais ne vient pas me la renvoyer en pleine face.
Je dépose ses maux, ses pensées, ses doutes, ses questions, cette rancoeur, ses espoirs... Ici, à l'abri, je laisse ses mots immortels en liberté sur cette toile, je pose mon mal-être sans y
être, sans crainte d'être jugé d'un mauvais oeil, le regard ici n'existe pas.
J'ai besoin de gerber toute cette colère, cette haine, ses souffrances, de communiquer, échanger... Tout ce que j'ai enfui et renié pendant de longues années. Question de survie, mon corps
sature, mon esprit frôle la folie.