Une En Vie
Publié le 15 Mai 2009
Je suis en taule enfermée de l’extérieur, libre de moi-même. Partout où je vais, chaque pas faits, ma personne est inconnue. Je cherche une place, mais peut-être pas la mienne ; comme une présence qui pourrait éloigner mon absence. Chaque endroit est source de renouveau, mon être déboussolé à mal aux membres tambourinant l’intérieur de douleurs comme pour ouvrir des portes clôturées et fissurées. Je suis inconnue dans ce pays où même un minime objet est source de questions. Je l’interroge sans savoir où cela va nous entraîner, j’attends de lui un signe comme une évasion.
Je ne sais pas ce que je fais ici, les images se troublent, mon cœur fait battre celles-ci qui étaient restées auparavant inanimées.
Je suis en vie et je crève de douleurs dans ce monde obscur où je ne sais que ressentir mal-être.
Autour de mon corps se trouve un grand vide, se dépose une larme pour marquer mon passage et pouvoir définir la souffrance, la toucher et ainsi mieux l'écouter.
Je ne cherche peut-être pas, mais quoi ou qui donc si c’était le cas. Je ne suis ici nulle part où semble-t-il, les objets et la vie ont place. Je suis en vie aussi, mais avec la détresse de la mort, avec le deuil de moi-même alors que je ne sais qui je suis vraiment et d’où je viens. J’aimerais me taire, mais trop de choses à dire en silence rongent mon intérieur, l’inconnu qui me hante est en survie. Cette présence qui m’appartient dont je ne peux définir où il n’est pas un jour qui passe sans que l’envie de le briser encore me prenne en otage.
J’ai envie de vous dire et de partager le chagrin qui me tiraille, où chaque instant vécu est douleur profonde insignifiante, un cri enfui qui grandit à chaque souffle émis en sourdine. Les
larmes en prison me noient dans le chagrin, mes paroles se serrent de douleurs, aux maux indéfinis. Je ne suis pas condamnée et j’agis comme tel, je vis un deuil qui ne m’appartient, je ne sais
qui de moi taire.
Pourquoi tant de temps vécu pour être ainsi perdu ? Je ne peux me poser, autour, la vie chavire, j’ai mal au cœur et je ne sais me tenir.
Je ne vis que part des lettres, j’écoute la musique de mon être, je ne voudrais que jamais ne s’arrêtent ces quelques phrases où se dessinent l'horizon, celui de mon existence invisible dans l'obscurité où trace de lumière vient caresser les plus profondes blessures pour ainsi mieux les souffler. Que jamais ne s’arrête ce tam tam qui me fait si mal, la vie inspirée de ma nuit, là où mes sommeils se sont endormis.
Ma nuit, tu me manques en plein jour, j’aimerais dormir encore, que tu me prennes dans tes bras et
me berce l’esprit. Le monde en addition avec moi-même et je me soustrais un peu plus de l’essentiel, les douleurs se multiplient dans le ciel en plein jour, une division d’âme en
attraction.