Petit Chaton Perdu

Publié le 16 Mai 2007

J'arrive tranquille au boulot, comme d'hab, je me fais un café histoire de me booster un peu. De dehors, il y eût un bruit. Je regarde par la fenêtre et qu'est -ce que je vois... Un chaton courir, il a filé sous une porte, dans la pièce où est rangée la tondeuse. Je cours vite voir le chercher. Il est camouflé sous des planches dans un coin du mur. J'ai peur de le prendre. J'appelle vite une collègue, qui de suite l'attrape entre ses mains. Il est tout roux, tout maigrichon et tremble comme une feuille. On ne peut pas laisser cette bête ainsi. On le rentre vite à l'intérieur.

Je n'ai pas de croquette rien, pas de lait au frigo, j'ai des petits suisses ! Je lui mets dans une sous-tasse et vite il l'avale, il est affamé. Je décide d'aller au Shopi du coin, de là je lui prends une litière, quelques croquettes, de la viande et une gamelle. Nous l'avons installé dans un bureau, il miaule gravement, ça fait bizarre. Il est terrorisé et perdu. Son miaulement ressemble plutôt à un cri. Je lui ouvre un sachet de viande, il n'a pas fait long feu. Il a tout mangé en moins de deux. Quelques instants plus tard, toujours en prenant soin de fermer les portes derrière nous, nous le retrouvons endormi entre deux classeurs. Il est trop chou.

Comme le week, il y avait du monde dans la bâtisse, nous l'avons mis dans une pièce à part avec sa litière et de quoi manger, ainsi que quelques balles et bouchons en guise de jouet. La collègue passera de temps en temps, le voir, ce week.

Lundi matin, je rentre et de suite je file voir cette frimousse. Je le trouve grave changé ! Il ne tremble plus et a pris un peu de bide, de plus il s'amuse comme un fou avec un chiffon. Nous avons échangé quelques minutes, des balles et quelques mots. Il a de ses yeux attendrissants... avec sa petite tête de côté quand tu lui lances des mots, c'est craquant. Son miaulement ressemble enfin à celui d'un petit chaton. Je passerais des heures à l'observer et à jouer avec. J'aime cet échange, je me sens bien avec, tout est dans les gestes et le regard.

Il reste plus qu'à lui trouver une famille. Je reste quelques instants à l'observer gambader dans cette pièce, quand j'entends soudain un autre miaulement. J'ouvre la fenêtre, apparemment ce n'est pas de dehors. Je lève les yeux, il me semble que ça vient de là haut. Je monte vite à l'étage, dans la pièce du dessus et là, le miaulement est plus sourd. Je redescends et prend un escabeau. J'écoute, j'émets quelques mots, il répond ! Il y a un autre chaton dans le plafond ? Son miaulement est comme le ptit chat trouvé le vendredi, il est grave comme un cri ! C'est lourd. Comment faire ? Il est dans le plafond. Comment a t-il attérit là ?

Sans doute est-il arrivé quelque chose à la mère. Une chatte n'abandonne jamais ses petits. La collègue arrive et confirme également que ce week, il y avait un petit miaulement. On ne peut pas le laisser ainsi ! C'est insupportable ses cris ! Il faut percer le plafond ! On décide donc d'appeler un gars de la Mairie. En attendant, j'essaie tant bien que mal de bosser. Mon esprit est ailleurs. Je pense sans arrêt à ce petit chat coincé. Je vais de temps en temps jeter un oeil au chat et parler au plafond.

Quelques heures plus tard, un monsieur s'amène. « Bon ben on va faire un trou au plafond, de toute façon il doit être refait », quel soulagement quand il a prononcé cette phrase, j'aurais sauté dans ses bras ! Il commence à taper du marteau pour briser la plaque de béton. Un trou se forme. Le chaton émet un cri affolé ! Mon dieu, c'est presque insupportable. Je quitte un instant la pièce, histoire de me calmer. Le chaton, là haut, ne dit plus rien. Le monsieur écoute voir vraiment s'il est bien au bon endroit. Il agrandit le trou. Toujours pas de chaton. Le plafond laisse apparaître des lattes de bois. On décide de trouer 3 rangés. Mince, où est-il ? Le monsieur me dit « écoute là je ne peux pas faire mieux, il reviendra, sans doute a-t-il été plus loin avec le bruit du marteau. »

Ses quelques mots ne me rassurent pas. Le Monsieur quitte la pièce. Je prends l'escabeau et je mets quelques croquettes dans la main pour les mettre vers le trou. Je lance quelques mots en sourdine pas l'affoler. Avec l'odeur, affamé comme il est, il ne peut que craquer. J'entends de nouveau miauler ! Ce n'est pas possible ! Il est au-dessus des lattes ! Je cours vite voir la collègue et lui dit. Le temps presse cette bête depuis ce week est là haut coincé ! Que faire ? Percer ses lattes, mais avec quoi ? J'ai essayé de les bouger avec un manche a ballet, mais rien ! Elles ne sont même pas pourries ! Pas une ne bouge.

Il se fait tard, je dois rentrer, je décide donc de rebrousser chemin. Ca ne sert à rien de se lamenter devant ce plafond. A peine dans la voiture, une fillette logeant sur les lieux, vient m'attraper. « Sév ! Viens vite, il y en a dans les douches, à l'étage ! » Je rentre vite et monte d'une flèche à l'étage. Je prends l'escabeau, le met dans la douche et enlève la trappe qui mène aux combles. Mon dieu ! Il y en a plusieurs ! Il y en a un qui ressemble comme deux gouttes d'eau à notre rescapé ! Ils n'ont pas l'air affolé, plutôt affamé. Je prends une assiette et met des croquettes dessus pour le mettre sur le rebord de la trappe ouverte. Une tête, puis deux apparaissent, puis une autre ! Combien sont-ils ? C'est la cata ! Comment on va les attraper ? Que vont-ils devenir ? Où est leur mère ?

Ils s'approchent avec méfiance sur les croquettes. Le plafond étant trop haut, impossible de les attraper. Je ne sais pas comment ça s'est fini, ce qu'il en est à cette heure. Je suis partie, la situation était à son comble. La suite, sans doutes plus tard. Ma wifi a pété un cable, il est temps que cette journée se termine, je vais me pieuter.