Piller
Publié le 7 Février 2009
Dans l’abime, cherchant un abri, les pas aiguillent le temps. Un morceau de rien dans le creux de la main, de quoi tenir la vie. Un passant déchire un bout, sans se soucier de cette âme frigorifiée, « Fait avec ce qui reste et mange moins ». Les ombres passent avec un regard indifférent, le froid pique les pieds, fait mal aux mains. Il reste un peu de miettes, de quoi apaiser cet estomac qui tiraille. Les pensées remplissent un peu la tête, l’ivresse de la détresse réchauffe un court instant, de quoi encore un peu survivre.
Au réveil, les mains vides, le corps recroquevillé et écrasé, les membres frissonnent, mais en vie.
Dans la survie, suffit le peu. L’âme pillée, le corps souillé, je peux continuer à avancer sur mon chemin. Mon cœur bat encore de toutes forces, un seul battement d’ailes suffit à aimer.